Coup de ballet dans les musées

Il s’agit pour les jeunes de vivre une expérience concrète du « construire ensemble ». S’ouvrir à soi, aux autres et au monde, par l’expression du corps, en s’appropriant de façon singulière et personnelle les lieux d’excellence de la culture et du savoir. Il s’agit aussi d’expérimenter le langage du corps dans la médiation culturelle. Pour qui n’est pas à l’aise avec les mots et la parole, le corps permet de passer d’un langage commun à une expression universelle.

« L’Être intime, étalon de la chorégraphie selon David Llari »
David Llari a une vision bien particulière de la danse et celle-ci a été récompensée par le Prix de la critique, lors du trentième Concours chorégraphique international de Hanovre, en 2016. Ses créations ne s’appuient sur aucune esthétique existante, qu’il s’agisse de hip-hop, domaine duquel il est issu, de danse classique, moderne ou autre.
L’ipséité du danseur est au cœur de sa démarche artistique. Chez lui, tout est basé sur le geste du danseur et l’intention qui le produit. Il pousse chaque danseur à aller chercher l’expression d’un geste qui lui est propre, au fond de son expérience la plus intime, au-delà des codes convenus. Dans le groupe, la chorégraphie sera le fruit d’un langage commun et concerté, issus de la somme de gestes singuliers. De fait, chaque production est exclusivement liée au groupe de danseurs que David Llari aura réuni.
Une vision de l’expression corporelle parfaitement adaptée aux jeunes des quartiers de la Politique de la Ville.
Depuis 2017, David Llari intervient, avec sa méthode dans des dispositifs pédagogiques en milieu scolaire et dans des centres sociaux des quartiers-nord de Marseille et depuis 2022 des quartiers prioritaires de Strasbourg. Les jeunes participent à ses ateliers, au même titre que n’importe quelle autre activité éducative. Il ne s’agit donc pas de jeunes sélectionnés pour leur dextérité corporelle ou leur expérience de la danse. Seule compte leur motivation à s’impliquer dans un projet qu’ils vont construire ensemble et qui aboutira à une représentation en public, lors d’un rendez-vous prestigieux et valorisant. Les résultats obtenus, au-delà de la qualité du spectacle, sont aussi bénéfiques pour les jeunes que ceux que l’on peut espérer de la pratique sportive, mais avec une plus-value culturelle. Cette méthode et les actions menées ont remporté en 2022 avec le Centre chorégraphique de Strasbourg le Prix Art Explora de l’Académie des Beaux Arts qui récompense la meilleure médiation innovante européenne en matière d’accès, de participation et d’engagement des publics.
Le public visé pour l’année 2024 sont les jeunes de 10 à 15 ans et plus particulièrement les jeunes issus des quartiers prioritaires. Ces jeunes ne disposent pas nécessairement d’une expérience de la danse au préalable.
Les jeunes participants découvrent dans un premier temps les collections des musées locaux, par le biais de médiations culturelles, en partenariat avec les lieux d’arts, de savoirs et de culture.
Le patrimoine est alors questionné à l’aune des problématiques sociétales d’actualité (laïcité, altérité, liberté, mixité, information/désinformation, dérèglement climatique, la condition humaine…). Encadrés par le Centre chorégraphique de la Ville de Strasbourg et par le chorégraphe David Llari, les jeunes produisent un récit chorégraphique, à partir de leurs échanges précédents. La création sera présentée au public, au Centre chorégraphique de la Ville de Strasbourg, dans un musée, où dans d’autres lieux tels que décrits plus loin.

Déclinaison du projet sur l’année 2024 :
Coup de ballet en milieu scolaire avec deux classes de CM1/CM2 des quartiers prioritaires : l’École du Gliesberg et l’École Sainte Aurelie et restitution finale avec l’ensemble des classes participantes à un projet type Coup de ballet dans les musées.

Les classes sont amenées à élaborer chacune une création chorégraphique. Le thème et le sujet seront le résultat d’une concertation au sein de la classe, autour des collections de musées partenaires. La réflexion sera accompagnée par l’équipe enseignante et David Llari. 5 classes des quartiers prioritaires de Strasbourg bénéficieront du dispositif sur l’année scolaire 23-24 dont les deux classes citées en 2024 qui font l’objet de la présente demande de soutien. La nouveauté pour cette nouvelle édition : les classes seront amenées à visiter des musées en dehors de Strasbourg, dans la région Grand Est, en Allemagne ou en Suisse : Fondation Beyeler, Musée Burda à Baden-Baden, Musée Unterlinden. Une nouvelle dimension transfrontalière vient s’ajouter au projet afin de faire découvrir aux jeunes strasbourgeois d’autres lieux. Les représentations en fin de semaine d’atelier chorégraphique pourront être réalisées au sein du musée ou dans des lieux patrimoniaux et au Centre chorégraphique de Strasbourg.
Déroulé du projet : 1 médiation – 1 journée de création au Centre chorégraphique – 1 journée de création dans l’établissement scolaire – 2 restitutions en public au Centre chorégraphique ou dans le musée avec captation vidéo en streaming – 1 diffusion professionnelle d’un extrait d’une pièce du répertoire du Ballet de danse physique contemporaine, compagnie de David Llari – 1 restitution festive au sein du musée partenaire.
À la fin de l’année scolaire comme lors de l’édition pilote du projet en 22/23 une grande restitution avec l’ensemble des classes participantes au projet sera organisé en juin 2024.

Le Ballet de danse physique contemporaine a été créé en 2015 par l’auteur chorégraphe David LLARI. La danse physique contemporaine est un langage qui repose sur l’intention derrière le geste. Le mouvement dansé, habité avec authenticité, s’émancipe de toutes formes de danses déjà existantes. Le danseur, dans sa pleine ipséité, peut alors servir les pièces de l’auteur. Résultat d’une chorégraphie d’anticipation et de recherche, les chorégraphies du BDPC posent un regard singulier sur le monde et la société. Au-delà des scènes spécifiques à la danse, le BDPC se déploie sur des lieux comme l’espace public, les monuments, les musées ou les zones urbaines les moins habituées à recevoir des manifestations culturelles. Le BDPC a recruté ses danseurs à l’international : France, Angleterre, Allemagne, et Italie. La compagnie dispose d’un compositeur, d’une équipe de techniciens audiovisuels, de son personnel administratif et d’un réseau de collaborateurs ponctuels, issus de diverses disciplines artistiques. La compagnie était basée à Marseille jusqu’en 2021 mais a une activité sur le territoire du Grand Est et en particulier à Strasbourg depuis 4 ans. Depuis, septembre 2022 la compagnie est en résidence au Centre chorégraphique de Strasbourg, David Llari le chorégraphe y étant artiste associé pour 3 ans.